Démocratie alimentaire
Le collectif Territoires à VivreS Grand Lyon mène différentes actions pour contribuer à rendre vivante la démocratie alimentaire et aller vers un droit à l’alimentation :
– L’expérimentation de caisses locales de l’alimentation inspirées de l’idée d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation
– Le développement de démarches de démocratie alimentaire sur différentes territoires (collectifs d’habitant·es, balades alimentaires, créations de tiers-lieux...)
Droit à l'alimentation et démocratie alimentaire
Dans Territoires à Vivres, nous croyons en la nécessité de redonner du pouvoir aux citoyen.nes dans le choix de leur alimentation et du système alimentaire sur leur territoire.
Nous sommes tous et toutes des mangeur.ses, les questions d'alimentation et d'agriculture nous concernent donc, et nous devrions pouvoir prendre part aux décisions qui les concernent. Or le système alimentaire actuel - comprenant la production, la transformation, la distribution et la consommation - est en grande partie dirigé par les grands groupes agro-alimentaires et par l'Europe via la PAC (Politique Agricole Commune) qui subventionne la majorité de notre agriculture. L'Etat et les citoyen.nes se trouvent dépossédés de leur pouvoir sur le système alimentaire. Il est temps de remettre de la démocratie dans notre système alimentaire pour qu'il réponde aux besoins des mangeurs.ses, tout en respectant l'environnement, la biodiversité et les producteur.rices.
La démocratie alimentaire, c'est le concept que développe Tim Lang en 1996 à la suite du Sommet mondial de l'Alimentation. Il définit la démocratie alimentaire comme une revendication citoyenne de reprendre le pouvoir pour défendre le droit à l'alimentation et accéder à une alimentation décente, abordable, bonne pour la santé, et dans laquelle nous avons confiance.
Nous nous inscrivons dans cette vision et défendons un droit à l'alimentation durable qui ne s'arrête pas à un droit à se nourrir mais prend en compte les dimensions sociale, culturelle et de plaisir de l'alimentation. Pour rendre le droit à l'alimentation effectif, il faut que les prix soient accessibles et qu'il y ait une offre alimentaire de qualité dans tous les bassins de vie. Reconnaître un droit à l'alimentation durable c'est également garantir aux producteur.rices des conditions de travail dignes, et préserver l'environnement et la biodiversité.
Défenseur.ses des plus précaires, nous concevons le droit à l'alimentation en partant des plus défavorisé.es, celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se nourrir, et encore moins d'avoir une alimentation de qualité et durable. Les plus précaires sont confronté.es à des injustices alimentaires qui ont pour conséquences des problèmes de santé, une perte de dignité, de l'exclusion sociale, etc. Redonner du pouvoir aux personnes en situation de précarité alimentaire pour qu'elles puissent être actrices de leur alimentation et des politiques alimentaires sur leur territoire, telle est notre vision de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, et ce que nous mettons en oeuvre dans Territoires à Vivres.
Concrètement, nous expérimentons la démocratie alimentaire en accompagnant des collectifs d'habitant.es qui travaillent ensemble à mieux comprendre le système alimentaire, à politiser l'alimentation et à se mobiliser pour sensibiliser les autres, agir et défendre un accès à une alimentation de qualité et durable pour tous et toutes.
Sécurité Sociale de l'Alimentation
L’expérimentation d’une caisse de l’alimentation s’inspire directement du principe d’une Sécurité Sociale de l’alimentation. Comme l’indique le site du Collectif Pour une Sécurité Sociale de l’Alimentation (https://securite-sociale-alimentation.org/) « le projet de SSA se propose d’étendre la sécurité sociale existante à l’alimentation, de façon universelle, en permettant aux personnes de bénéficier d’un budget alimentaire de 150 euros par mois, utilisable dans un circuit alimentaire conventionné, soutenant le développement de systèmes alimentaires plus durables. Son financement reposerait sur des cotisations sociales. »
En proposant une expérimentation adaptée aux spécificités du territoire, nous souhaitons participer de la mise en lumière et de l’essaimage des dynamiques existantes de démocratie alimentaire au niveau national pour contribuer créer, tester, imaginer les conditions favorables à la réalisation de la SSA.
Des territoires à vivres
Au niveau local, en redonnant du pouvoir d’achat et de décision aux habitant·es, nous faisons le pari que la caisse de l’alimentation permettra aussi la création de nouveaux liens de solidarité avec les producteurs et productrices et l’installation de commerces de qualité ou d’initiatives de circuits-courts dans des lieux souvent caractérisés comme des déserts alimentaires. En adaptant le fonctionnement et les modalités aux réalités et aux besoins des personnes concernées par des situations de précarité alimentaire, elle participera à compenser les inégalités d’accès géographique à une alimentation de qualité.
Cette caisse de l’alimentation s’inscrit ainsi parmi les différents projets de Territoire à VivreS, en alimentant et en faisant le lien avec la construction d’une filière solidaire durable et en bénéficiant de la construction d’un pôle de résilience alimentaire.